Fabrice Dottel, tuteur en histoire à l’université

L’université propose un programme d’aide aux étudiants par le recrutement de tuteurs avec des critères qui varient selon la filière. Sous la direction de Jean-Michel Guieu, maître de conférence en Histoire et civilisations, des permanences de tutorat en histoire sont assurées par dix tuteurs, du lundi au vendredi de 11 h à 17 h. Habituellement en présentiel au centre Pierre-Mendès-France (PMF), ces permanences ont actuellement lieu par visioconférence Zoom.

Accessibles sans rendez-vous, celles-ci permettent à tout étudiant en première ou deuxième année de licence ayant besoin d’aide dans ses études d’être accompagné et de mieux faire face à ses difficultés. Chaque tuteur en histoire est spécialiste d’une période historique (histoire ancienne, histoire moderne…) afin de répondre aux questions des étudiants.

Fabrice est tuteur spécialisé en histoire contemporaine depuis le mois de septembre. C’est à son arrivée à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en deuxième année de licence, qu’il prend connaissance de ce dispositif et en bénéficie. Puis naturellement à son arrivée en master, il décide, à son tour, de devenir tuteur. Je souhaite m’orienter vers un métier d’enseignement, je ne pouvais donc pas ne pas déposer ma candidature pour devenir tuteur, je l’ai fait par vocation, explique-t il. Par ailleurs, pour assurer ces permanences les tuteurs sont rémunérés et disposent d’un contrat de travail.

Face à un quotidien et des études lourdement impactés par la crise sanitaire, les tuteurs ont vu le nombre d’étudiants sollicitant de l’aide multiplié par trois ou par quatre.

Parmi le flux d’étudiants que Fabrice reçoit, il explique que certains viennent pour des questions précises ou pour obtenir des précisions méthodologiques tandis que d'autres, en grande fragilité, ont besoin d’être accompagnés pour ne pas risquer de décrocher complètement. J’ai vu des étudiants en Zoom pleurer devant moi déplore-t-il. Pour Fabrice, il était alors essentiel de leur apporter tout le soutien dont ils avaient besoin, de les suivre de près, de les accompagner et de les aider notamment par la constitution de planning de cours et par la mise à disposition d’outils méthodologiques afin qu’ils soient bien préparés pour leurs partiels.

Les primo-entrants de cette année n’ont pas vraiment passé le bac, ils ne vivent pas réellement leur vie d’étudiant telle qu’ils l’avaient imaginée. Ils pensent être passés entre les mailles du filet et ne pas avoir mérité leur place, explique Fabrice. Il estime à 40 % la part de son travail consacré à l’accompagnement psychologique et au soutien moral des étudiants. En effet, en plus d’une aide méthodologique et de compréhension des cours, pouvoir échanger avec un étudiant plus expérimenté à l’université et, lui aussi, victime de la situation, peut permettre de se sentir compris, entendu et de bénéficier d’un soutien  pour faire face et ne pas baisser les bras. Fabrice essaie, tant bien que mal, de prendre du recul afin de continuer à accompagner et encourager les étudiants dans leurs études malgré un contexte aussi particulier.