Pascal Levy / Panthéon-Sorbonne
Hommage

Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris-Panthéon-Assas honorent les étudiants et personnels déportés

Au lendemain de la Journée du souvenir des victimes de la déportation, lundi 28 avril, une cérémonie empreinte de recueillement et de mémoire s’est tenue au centre Panthéon, marquant un moment fort dans l’histoire partagée des universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris-Panthéon-Assas.

Dans le hall Saint-Jacques, les présidents des deux institutions, Christine Neau-Leduc et Stéphane Braconnier, ont dévoilé une plaque commémorative rendant hommage aux étudiants et personnels déportés et persécutés durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

Dans son discours, Christine Neau-Leduc, présidente de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a souligné la portée symbolique de ce geste : « Avec cette plaque, nous réintégrons symboliquement dans notre mémoire celles et ceux que nous avons tenté d'effacer. » Elle a également rappelé l’engagement de l’université dans la transmission de la mémoire : « En rendant hommage aux victimes d'antisémitisme, l'université fait passer un message sur l'importance de rester sensibles aux tragédies passées. »

Président de l’université Paris-Panthéon-Assas, Stéphane Braconnier, a insisté sur la responsabilité contemporaine de chacune et chacun face à l’Histoire : « Comprendre est impossible mais connaître est nécessaire. À nous, aujourd’hui de faire en sorte que leurs mémoires restent vivantes. »

Pour symboliser ce moment de recueillement partagé, la présidente, le président et deux étudiants membres de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), représentants des sections de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de Paris-Panthéon-Assas, ont déposé deux gerbes de fleurs au pied de la plaque. « La mémoire ne suffit pas, il faut aussi la transmission et, aujourd’hui, nous transmettons », a déclaré l’étudiant membre de l’UEJF représentant de Paris-Panthéon-Assas. Puis, l’étudiante de l'UEJF représentant Paris 1 Panthéon-Sorbonne a déclamé les paroles de la chanson Nuit et brouillard de Jean Ferrat.

« Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers. Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés. Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants. Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent. »

Thomas Perroud, professeur en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas à l’origine de ce projet mémoriel, a enfin pris la parole pour offrir un éclairage historique sur le contexte des persécutions subies par les membres de la communauté universitaire sous le régime de Vichy. Il a établi un lien direct avec l’exposition Exclure, persécuter, réintégrer, amorçant une réflexion sur les processus de réintégration dans la France d’après-guerre.

À l’issue de cette cérémonie, les invités ont été accompagnés vers la bibliothèque Cujas où s’est tenu le vernissage de l’exposition. Conçue comme une suite logique à la cérémonie, cette dernière revient sur les mécanismes d’exclusion dans les milieux universitaires durant la Seconde Guerre mondiale, les persécutions subies et les efforts de mémoire et de réintégration. L’exposition est accessible au public jusqu’au 31 octobre prochain.

Cet après-midi de commémoration a permis de conjuguer mémoire, histoire et pédagogie, en ancrant, dans l’espace universitaire, un hommage durable à celles et ceux dont les parcours ont été brisés par l’exclusion et la persécution, mais dont la mémoire vit toujours, et est aujourd’hui honorée.