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Re-HeEd : un programme international pour développer l’éducation au patrimoine et à l'archéologie en Égypte

Depuis près de deux ans, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne participe au projet “Reframing Heritage Education in Egypt”. Financé par le programme de l'Union européenne Erasmus +, il s’agit d’un programme de transfert de compétences entre l’Europe et l’Égypte dans le domaine des études patrimoniales et archéologiques.

C’est un consortium d’universités égyptiennes qui est à l’origine de ce projet ; celles-ci ont fait appel aux compétences de l’université dans le domaine du patrimoine et de l'archéologie, un domaine historiquement précieux pour l’Égypte. Ces universités égyptiennes ont choisi de se tourner vers les archéologues de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ainsi que vers l’École d’histoire de l’art et d’archéologie de la Sorbonne. Pour Alain Duplouy, porteur du projet au sein de l’université avec François Giligny et Nikos Arvanitis, c’est le fruit “d’une reconnaissance internationale de l’expertise acquise par les archéologues de Paris 1 Panthéon-Sorbonne en termes de patrimoine et de technologies numériques appliquées au patrimoine”.

Malgré son riche patrimoine archéologique, l’Égypte, “n’a pas forcément une grande tradition de l’enseignement de l’archéologie et elle est inexistante en matière d’études patrimoniales [...] et les responsables égyptiens du domaine culturel sont particulièrement demandeurs de transfert de compétences en matière des technologies numériques en archéologie”, explique Alain Duplouy. En partenariat avec les universités de Florence (Italie) et Démocrite de Thrace (Grèce), l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a l’ambition de répondre à plusieurs besoins : renforcer la capacité institutionnelle des universités égyptiennes participantes en insistant sur le rôle du patrimoine dans le développement social et économique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, développer un programme public de sensibilisation à l'éducation au patrimoine ou encore créer une plateforme en ligne afin que les ressources éducatives puissent être partagées avec les professionnels du patrimoine.

Des formations et rencontres sont également au centre du projet. Une formation en ligne portant sur la diversité des approches au patrimoine à travers le monde (France, Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne, Tunisie et Liban) a été dispensé l’été dernier.  L’éducation civique au patrimoine et les méthodes de l’archéologie seront par ailleurs au programme des cours dispensés en Égypte dès ce printemps avant de proposer, l’été prochain, à l’ensemble des universités égyptiennes participantes de découvrir laboratoires, institutions culturelles et chantiers archéologiques parisiens.

Comme prévu dans le projet, la création d’un réseau éducatif, le “Forum d’éducation au patrimoine”, permettra de “partager les expériences entre les programmes d'archéologie, d'histoire, de culture et de patrimoine des universités égyptiennes mais aussi [...] de moderniser l'enseignement du patrimoine dans celles-ci et de diffuser les résultats de la recherche en matière de patrimoine à un plus grand nombre d'acteurs du domaine culturel”, comme l’explique Alain Duplouy. 

Ces rencontres seront également l’occasion de tisser des liens entre les différents acteurs du patrimoine archéologique impliqués dans ce projet.